Veillez à organiser votre temps de travail à l'instrument. Ce tableau vous y aidera. Téléchargez-le gratuitement     .

Des livres qui répondent
à vos questions

"Le Musicien un Sportif de Haut-Niveau"

Paru le 1er juin 2021 : "De jouer, ma main s'est arrêtée"

 

De l'échauffement au stress de la compétition avant un concours, Coralie Cousin, kinésithérapeute spécialisée, vous dit tout dans son livre le Musicien, un sportif de haut-niveau.
Destiné aux musiciens qui ont des douleurs dues à la pratique intensive de leur instrument, ce livre recèle de témoignages et conseils illustrés qui redonneront confiance à chacun.

Coralie Cousin

Coralie Cousin

Diplômée de kinésithérapie, Coralie Cousin est, depuis vingt-cinq ans, spécialisée dans la rééducation de la main du musicien.
Coralie Cousin a installée son cabinet médical : Kiné des Musiciens à Paris 10e et a soigné et conseillé plus de 6000 musiciens.
Elle est kinésithérapeute consultante auprès d'institutions reconnues : le CNSMD Paris, l'Ecole Normale de Musique de Paris et l'Orchestre National d'Ile-de-France, PôleSup93.
Au travers de nombreux articles, conférences, interviews radio et télévision elle tente d'aider les musiciens et de prévenir les affections professionnelles des troubles musculo-squelettiques (TMS).

Avertissement

Le site, les articles, les illustrations, les enregistrements radiophoniques, les vidéos ont pour seul objectif de vous aider à la compréhension d'un problème de santé.
Les conseils ne viennent pas se substituer à l'information orale délivrée par votre médecin.
Ils sont destinés à vous éclairer sur votre santé et vous permettre de mieux participer à la prise de décision.
Consultez votre médecin traitant.

Vous êtes violoniste ou altiste

Caroline Donin

Caroline Donin

© Photographie

Les pathologies spécifiques des violonistes et altistes

Conflit des épaules avec douleurs dans l'ensemble de la colonne cervicale

Il est indispensable de placer une bonne posture dès le départ car le violon et l'alto sont des instruments extrêmement difficiles à jouer et la justesse de son est un élément essentiel. La posture doit être continuellement travaillée par les professeurs afin de faciliter l'apprentissage d'une technique solide. Les problèmes d'épaules apparaissent souvent lorsque des carrières commencent à s'épanouir. Soyez toujours prudent et ne forcez jamais sur une douleur d'épaule.

Des contractures musculaires sont fréquentes et les douleurs irradient particulièrement au niveau de la colonne cervicale et entre les omoplates.
Tendinite, capsulite et syndrome de compression vasculo-nerveux peuvent être diagnostiqués par des médecins.
Chez le violoniste c'est l'inflammation de l'épaule droite qui est fréquente, en particulier le tendon du long biceps.
Chez l'altiste c'est la tendinite de la coiffe des rotateurs à gauche qui est la plus fréquente, l'alto étant plus long et plus lourd que le violon.
Les calcifications de l'épaule sont très invalidantes.

Entorse du poignet et tendinite de la colonne du pouce droit du violoniste et de l'altiste

La plus fréquente est la tendinite de « De Quervain » à droite chez le violoniste et l'altiste. Des douleurs du poignet sont associées sous forme d'entorses.

L'inflammation des tendons de la main gauche du violoniste et de l'altiste

Lorsque la voûte au niveau de la main gauche est faible (l'annulaire et l'auriculaire s'affaissent), la main présente des douleurs diffuses qui remontent dans les muscles de l'avant-bras.

Entorse de la mâchoire du violoniste et de l'altiste

Des entorses de la mâchoire à gauche sont fréquentes. Le serrage excessif de l'instrument avec la mâchoire est la cause de ces douleurs.
Des gouttières fabriquées sur mesure par des orthodontistes peuvent être portées pendant la nuit. Elles créent un vrai soulagement.
Note : attention à ne pas rejouer trop rapidement après une opération des dents de sagesse. Demandez conseil à votre dentiste et n'hésitez pas à porter des gouttières la nuit.

Présenter les pathologies les plus spécifiques du violoniste et de l'altiste nous permet d'attirer votre attention sur les contraintes physiques qui peuvent découler d'une pratique intensive du violon ou de l'alto dans de mauvaises positions.
Si vos symptômes correspondent à l'une des situations citées ci-dessus, ne vous inquiétez pas outre mesure, généralement les instrumentistes en guérissent !
Si à l'inverse vous ne vous reconnaissez dans aucune d'elles, ne méprisez pas votre douleur, prenez la tout autant au sérieux. La douleur vous envoie un signal, réagissez et examinez plus attentivement votre organisation de travail à l'instrument.

Que faire

La ceinture scapulaire et la tonicité des omoplates doivent parfaitement être équilibrées: tonique et souple en même temps. Elles reposent sur une bonne assise du bassin et un bon maintien des abdominaux.
La respiration est également travaillée afin d'éviter ces respirations hautes en apnée, qui donnent le sentiment que le violoniste ou l'altiste ne respire pas.

La motricité des membres supérieurs est au service de la motricité fine de la main. Le geste du bras, du coude, de l'avant-bras et de la main doit être perçu dans sa globalité, avant tout travail analytique au niveau des doigts.

Position de l'archet dans main droite de l'altiste

Très bel équilibre de la main droite d'une altiste

© Illustration Coralie Cousin

Pour être sûr de bien vous positionner placez-vous devant un miroir les épaules sur une ligne droite. Souplement, faites 2 fois « non » de la tête puis une fois « oui » et baissez la tête : l'instrument va s'emboîter et être maintenu légèrement. Attention à ne pas trop serrer.
Dans le cadre de l'Association Musique en Forme, un atelier lutherie et posture est animé bénévolement par Fabien Gram : adapter l'instrument au musicien et non le contraire, tel est le but de cet atelier. Il permet au musicien d'optimiser son potentiel de jeu sur l'instrument tout en lui évitant des douleurs.

Témoignages

Christophe Giovaninetti
Fondateur et premier violon du quatuor Ysaÿe (1984-1995), Fondateur et premier violon du quatuor Élysée, Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris

Christophe Giovaninetti

Christophe Giovaninetti

© Photographie Thierry Antablian

« A l'âge de huit ans, lorsque j'ai commencé à étudier le violon, mon corps s'est façonné, s'est accordé à lui sans grande résistance. Peut-être l'insistance d'un son intérieur rendait harmonieux le geste, et une complicité s'est créée entre nous. À ce moment-là, maîtriser le violon et jouer correctement une pièce ne me paraissait pas exiger une dépense d'énergie significative. Mais plus je progressais, plus j'observais combien le corps était mis à l'épreuve, notamment pour assumer un programme entier d'une heure et demie. Plus tard, devant assurer jusqu'à quatre-vingt-dix concerts par an, j'ai compris que le corps pouvait garder des séquelles de fatigue qui se résorbent de plus en plus difficilement en avançant en âge.
J'ai été amené à consulter des kinésithérapeutes spécialistes des musiciens, après avoir eu des tendinites à répétition.
Leur rôle a été pour moi tout à fait essentiel : ils m'ont aidé à guérir des tensions accumulées après des concerts ou des tournées éprouvantes, mais m'ont aussi permis grâce à un travail plus structurel, de rétablir un dos sous-employé et pas assez musclé ; un facteur qui favorise les tendinites des bras ou des mains. Grâce à eux, j'ai appris à comprendre les réactions musculaires, et à prévenir les problèmes. C'est-à-dire à « bien vieillir » avec mon instrument, mais aussi à continuer à progresser et à ne plus être à la merci de ces états souvent incompréhensibles où « on n'est pas en forme ». Bien sûr cette pratique doit se faire dans le prolongement du travail de musicien. Le son, et l'image que l'on en a avant de l'émettre doivent le plus souvent guider notre geste et notre position sur l'instrument. Un travail purement médical peut être très utile, voire parfois indispensable, mais il doit être relié le plus vite possible aux nécessités de l'instrument et de l'expression musicale. »

Extrait de la préface du livre : « Le musicien, un sportif de haut niveau »

Marina CHICHE - Violoniste concertiste

Sensibilisée depuis l'enfance aux enjeux liés à la posture, j'étais arrivée à un stade où on ne pouvait plus vraiment m'expliquer : quelques rouages semblaient être bloqués à jamais. Et voilà que Coralie, par une remarque en apparence anodine mais fort judicieuse, règle en une séance un problème récurrent. Problème, que j'avais presque renoncé à résoudre !
Et maintenant, au-delà de l'écoute attentive et compétente, c'est le confort de savoir que le « service après-vente » est assuré ! En effet, il ne faut pas sous-estimer l'aspect « santé » pratique lié à l'activité de concertiste : c'est l'entretien du globe trotter malmené lors des voyages (trains, avions, lits d'hôtels plus ou moins confortables), le suivi de l' « athlète de haut niveau » (heures de répétition innombrables, programmes exigeants et variés).
Mais c'est aussi un dialogue très productif, comme le dernier « maillon » de la mise en forme de sa propre technique. Un oeil super affûté qui peaufine l'ensemble et débloque les moindres parasitages !

Témoignage de Caroline Donin - Altiste concertiste

De l'importance du Kiné des musiciens : en tant qu'altiste, j'ai depuis des années été sensibilisée aux problèmes de posture qu'engendre mon instrument. Un peu plus lourd et grand que le violon, il peut accentuer un éventuel problème et amener l'instrumentiste dans des difficultés et douleurs longues parfois à récupérer.
J'ai trouvé dans le Cabinet « Kiné des musiciens » non seulement une écoute et un diagnostic efficace, donc un traitement adapté, mais également la prise en charge de tout un cabinet pour considérer l'individu dans sa globalité, Kiné, ostéopathie, etc.
Merci à Coralie ainsi qu'à toute l'équipe !

Jean-Pierre Hardelin - Altiste amateur

Enfant, alors que j'étudiais le violon au conservatoire municipal, j'étais déjà conscient d'avoir une main gauche moins agile que celle de mes condisciples. Je redoutais les enchaînements de notes un peu rapides. Alors, pour relever le défi, je me raidissais et tentais de « passer en force » avec plus ou moins de succès.
Les années ont passé. Après une longue période sans pratique instrumentale, j'ai débuté, à 50 ans, l'apprentissage de l'alto. Malgré les conseils avisés de mon professeur, ma main était de plus en plus crispée sur l'instrument, de moins en moins agile, et la pratique occasionnait souvent douleurs et contractures musculaires, en particulier du pouce. C'est là que Coralie Cousin, pour le travail sur la main, et Josette Beder, essentiellement pour un travail sur la posture, sont intervenues, avec une réelle efficacité. Lors de la première séance, Coralie Cousin m'a fait prendre conscience, en utilisant un pèse-lettre, de l'appui excessif que j'imposais à mes doigts sur les cordes, et grâce à des exercices appropriés, en une douzaine de séances étalées sur une année, je suis parvenu à une utilisation plus équilibrée, plus physiologique, de la main gauche.
Aujourd'hui, bien que la composante dystonique n'ait pas disparu, la situation s'est nettement améliorée, et je peux goûter le plaisir de jouer de l'alto ainsi que le bonheur de la liberté (re)trouvée dans la détente.

Marie Anne Le Bars : Violoniste à l'ONDIF depuis vingt ans !

Marie-Anne le Bars

Marie-Anne le Bars

Orchestre National d'Ile de France

Beaucoup de bonheur mais les douleurs en permanence, handicapantes dès l'instrument mis en place.
Peur et frustration de ne pas obtenir le résultat musical recherché, remise en cause régulière et vaine de la posture : le violon plus à l'extérieur ? plus à l'intérieur ? le poignet en arrière ? le pouce plus haut ? et des « accessoires » : mentonnière centrale ? barre d'épaule ? coussin en mousse ?
En 2011, rencontre avec Coralie Cousin, la kiné des musiciens ; elle s'installe au sein de la maison de l'orchestre, l'ONDIF le premier lundi de chaque mois. Le diagnostique est immédiat, photos à l'appui, précis et sûr. Le travail peut commencer, les douleurs disparaissent si la posture est juste.

Article

Adrien La Marca

Adrien La Marca - Altiste Concertiste
Révélation instrumentale de l'année
Victoires de la Musique classique 2014

© Photographie Yannick Coupannec

Le musicien et son corps par Coralie Cousin

Professionnel de la musique Bimestriel N°2, mars-avril 2006